Comme toutes les régions, les Deux Savoie possèdent leur florilège d’expressions en patois local. Alors pour ne pas risquer les quiproquos et/ou avoir l’air ridicule, mieux vaut connaître les plus utilisées avant de débarquer.

« Arrête de faire ton niolu, file dré dans l’pentu ! »

Ce que le novice interprète : pas grand chose à vrai dire. Pas très rassuré par ce « mur » qui présente devant ses spatules, il ne sait pas vraiment ce que Jean-Louis, son moniteur de 56 ans, essaie de lui faire passer comme message.
Ce qu’il faut comprendre : ce cher monsieur en rouge lui indique tout simplement qu’il est un peu niais (niolu) à rester piqué comme ça devant la piste… Pour lui, rien de sorcier, il n’y a qu’à filer tout schuss, droit dans la pente quoi ! 

« Dis donc le Monchu, ça te dirait pas de m’aider à faire la chalée ? « 

Ce que le novice interprète : Certes, ce cher monsieur se trompe sur son patronyme mais c’est tout à son honneur de lui lancer une telle invitation. La chalée est probablement l’un de ces plats typiques de la région qu’il sera ravi d’apprendre à cuisiner à ses côtés.
Ce qu’il faut comprendre : pour le côté courtois, il faudra repasser. Les Monchus sont les « messieurs » en patois local. Sauf que le terme est employé depuis des lustres, notamment par le « boutche » (le bon vieux bourru) pour identifier les touristes citadins qui débarquent chaque année, spécialement à Chamonix. Quant à la chalée, ce n’est pas vraiment un plat local. Mais plutôt la corvée de celui qui va déneiger le chemin pour faire le passage

« T’aurais pas un peu tapé dans la gourde toi ? »

Ce que le novice interprète : il pense être accusé de vol. Et cela l’agace fortement. Jamais il n’aurait eu l’idée d’aller piquer dans le bar !
Ce qu’il faut comprendre : les « breuvages » locaux abondent en montagne. Problème, ils s’avèrent souvent très forts ! Alors, quand on abuse un peu trop de la « gnôle » maison, ça ne passe sûrement pas inaperçu auprès des hôtes savoyards qui utilisent alors l’expression « taper dans la gourde » ou « farter la luge » .Et n’oubliez pas, « qui boit la gnôle, casse la bagnole », alors prenez le bus ! 

« Traîne pas, c’matin il y a de la pow pow en masse ! »

Ce que le novice interprète : la Pow Pow n’est pas un groupe de chanteurs acapella mais plutôt ce dont tous les bons skieurs rêvent la nuit. Si elle est aussi sexy qu’elle est attendue, elle doit être sacrément attrayante !
Ce qu’il faut comprendre : Pow Pow de « Powder » en anglais, vous entendrez également le mot « Peuf », terme issu du patois savoyard « peuffe » désignant de la poussière. Par extension, la « peuffe » a été associée à la neige poudreuse, la « fraîche », encore vierge de toute trace, dans laquelle les freerideurs se régalent le lendemain d’une chute de neigeAllez, Arvi pa !